Nutrition : l’importance de l’alimentation en cancérologie

Le rôle de l’alimentation dans la santé est indéniable et ce lien est encore plus crucial lorsqu’il s’agit de cancer. Une alimentation adaptée peut influencer positivement l'évolution de la maladie, tandis qu’une alimentation inadéquate peut aggraver les symptômes et les effets secondaires des traitements. Mais alors, comment bien se nourrir lorsque l’on a un cancer ? Chez Jinko, nous comprenons les défis auxquels les patients atteints de cancer sont confrontés. Marie-Noëlle, diététicienne, partage ses conseils et décrypte pour vous une nutrition adéquate en cas de cancer.

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Pourquoi l'alimentation est-elle essentielle pour les patients atteints de cancer ?

Connaître l’importance de l’alimentation en cancérologie est un premier pas vers une meilleure nutrition. En effet, d’une part les traitements contre le cancer, tels que la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie, peuvent avoir des effets secondaires significatifs qui affectent l'appétit et la capacité à absorber les nutriments. Et d’autre part, le cancer pompe de l’énergie au corps, cela crée un déséquilibre de la balance énergétique pouvant provoquer la dénutrition. Voici pourquoi une alimentation appropriée est cruciale :

• Lutter contre l’hypercatabolisme et les besoins énergétiques accrus : Le cancer entraîne souvent une augmentation de la dépense énergétique (hypercatabolisme), nécessitant une alimentation plus riche pour éviter la dénutrition et la cachexie cancéreuse (perte musculaire et graisseuse) entraînant une perte de poids majorée par les effets anorexigènes des traitements.
• Limiter les effets anorexigènes des traitements : Les traitements peuvent causer des nausées, des vomissements, une perte d'appétit et des altérations du goût, réduisant naturellement l'apport alimentaire et énergétique majorant ainsi le risque de perte de poids et de dénutrition.
• Prévenir les conséquences de la dénutrition : La dénutrition peut aggraver l'évolution de la maladie, réduire la qualité de vie et affecter le pronostic. Une alimentation adaptée voire fractionnée et enrichie en fer aide à maintenir son poids et sa masse musculaire, essentiels pour garder son énergie, soutenir le rétablissement et optimiser la résistance aux infections. 

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Comment s’alimenter correctement lorsqu’on a un cancer ?

Mais alors, comment adapter son alimentation sans se poser milles questions ? Rassurez-vous, voici des conseils simples qui devraient vous aider à y voir plus clair : 

• Maintenez un apport protéique suffisant : Les protéines sont indispensables pour maintenir la masse musculaire, surtout pendant les traitements contre le cancer, qui peuvent entraîner une perte musculaire. Elles participent également à la bonne cicatrisation en cas d’intervention chirurgicale. Il est recommandé de varier les sources de protéines et d’en inclure à chaque repas. La viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers (lait, yaourts, fromages) sont des sources excellentes et facilement assimilables. Les légumineuses, telles que les lentilles, les pois chiches et les haricots secs, ainsi que les noix et les graines, offrent également des protéines végétales de haute qualité.
• Mangez varié : Il est crucial d'intégrer toutes les familles alimentaires dans votre quotidien, sans éviction. some text
  • Les fruits et légumes fournissent des vitamines, des minéraux et des antioxydants essentiels pour renforcer le système immunitaire et combattre les infections. 
  • Les protéines telles que la viande blanche, le poisson, les œufs et les légumineuses, aident à réparer les tissus et à soutenir la croissance musculaire. Mais aussi les produits laitiers qui apportent en plus le calcium indispensable à vos os.
  • Les céréales et féculents comme les pommes de terre, le riz, le quinoa, les pâtes, la semoule et les flocons d'avoine, apportent des fibres et des glucides complexes qui fournissent de l'énergie de manière durable et régulent le transit.  
  • Les produits sucrés sont source de plaisir et peuvent tout à fait faire partie de votre alimentation en quantité raisonnable.
• Pensez à l’apport lipidique de qualité : Les lipides, ou graisses, sont essentiels pour de nombreuses fonctions corporelles, y compris la production d'hormones et l'absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K). Il est important de privilégier les graisses de qualité, telles que les acides gras mono-insaturés (oméga-9) et polyinsaturés (oméga-3 et oméga-6). Les huiles végétales comme l'huile d'olive, les avocats, les noix et les poissons gras (saumon, maquereau, sardines) sont d'excellentes sources de bonnes graisses. Limitez les graisses saturées et trans, présentes dans les aliments frits, les pâtisseries industrielles et certains produits transformés.
• Fractionnez les prises alimentaires : Les traitements contre le cancer peuvent réduire l'appétit et rendre les repas copieux difficiles à consommer. Prendre de petits repas fréquents tout au long de la journée peut vous aider à augmenter l'apport calorique global et à mieux gérer les effets secondaires tels que les nausées. Par exemple, essayez de consommer cinq à six petits repas ou collations équilibrés par jour, incluant des fruits, des légumes, des protéines et des glucides complexes.
• Hydratez-vous : Une hydratation adéquate est essentielle pour maintenir le fonctionnement optimal du corps et aider à éliminer les toxines. Boire suffisamment d’eau permet d’éviter la déshydratation surtout en cas de vomissements ou de diarrhée, qui sont des effets secondaires courants des traitements. Buvez au moins 1,5 à 2 litres d'eau par jour. Les tisanes et les bouillons clairs peuvent également contribuer à l'hydratation. Évitez les boissons sucrées, caféinées et alcoolisées, qui peuvent entraîner une déshydratation.
• Évitez l’alcool : L’alcool doit être limité, voire évité, car il peut interférer avec les traitements et aggraver les effets secondaires.

En suivant ces conseils, vous pouvez adapter votre alimentation de manière à mieux répondre aux besoins spécifiques engendrés par le cancer et ses traitements. Une alimentation adaptée à la maladie et aux symptômes, riche en nutriments essentiels, est une composante clé pour soutenir votre corps tout au long du processus de guérison.

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Info/intox : Quels aliments éviter quand on a un cancer ? 

Lorsque la maladie nous touche, la détresse nous pousse parfois à nous tourner vers des solutions présentées comme pourvoyeuses de réponses à tous nos maux. L'alimentation pendant le cancer est aujourd’hui encore entourée de nombreuses idées reçues. Démêlons ensemble le vrai du faux : 

• Le sucre nourrit les cellules cancéreuses : Il est courant d’entendre que le sucre nourrit les cellules cancéreuses. En réalité, toutes les cellules, cancéreuses ou non, utilisent le glucose comme source d'énergie donc, si vous éliminez le sucre, vous privez aussi votre corps d’une source d’énergie importante et votre cerveau (consommateur pour ⅔ des apports glucidiques journaliers) de sa seule source d’énergie. Votre corps s'adaptera et fabriquera du sucre avec les protéines de vos muscles majorant le risque de dénutrition. Plutôt que d'éliminer complètement le sucre, il est recommandé de limiter les sucres ajoutés (sucre blanc de table) et de privilégier des sources de glucides complexes comme les céréales complètes (pâtes, riz).
• Les compléments alimentaires sont une solution : On pourrait être tenté d’utiliser les compléments alimentaires pour combler les besoins en vitamines, minéraux et calories. Attention, certains compléments peuvent interagir avec les traitements ou être contre-indiqués dans certains types de cancer, ils ne doivent surtout pas être pris sans prescription médicale.
• Certains régimes aident à combattre le cancer : Les régimes restrictifs ou d’exclusion favorisent les carences nutritionnelles et majorent la fatigue, les troubles cognitifs et la perte de poids. Il n’y a par exemple aucun bénéfice scientifiquement prouvé au jeûne ou au régime cétogène dans le cadre du cancer. Chaque groupe alimentaire apporte des nutriments essentiels au bon fonctionnement de l'organisme : ainsi, la viande, le poisson, les œufs et les légumineuses apportent des protéines ; les céréales et féculents fournissent des sucres lents ou glucides complexes ; des matières grasses animales (crème, beurre) et végétales (huile d’olive, de colza, de tournesol…) apportent les lipides essentiels au bon fonctionnement du corps. ‍
• La perte de poids quand on est en surpoids n’est pas grave : Contrairement à l'idée reçue, le surpoids ne veut pas dire qu’il n’y a pas de dénutrition car la dénutrition est diagnostiquée en fonction notamment du pourcentage de perte de poids par rapport au poids de départ. Si on perd beaucoup très vite, ça veut dire qu'on a perdu de la masse musculaire, même si on est en surpoids ou en situation d'obésité. Maintenir un poids stable et mettre en place de bonnes habitudes nutritionnelles sont plus importants pour soutenir le corps durant cette période.

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L’importance de l'autosurveillance et de l’accompagnement

Surveiller régulièrement son poids et son IMC (indice de masse corporelle) est essentiel pour détecter rapidement les signes de dénutrition, maintenir un poids stable et agir avant que la dénutrition ne soit installée. Le maintien du poids est crucial pour le bon déroulement des traitements contre le cancer, car une perte de poids involontaire peut entraîner une diminution de la force, de l'énergie et de la capacité à tolérer les traitements majorant les effets secondaires.

Travailler en étroite collaboration avec des professionnels de la santé, tels que les diététiciens, les oncologues et les infirmières permet de bénéficier d'un accompagnement personnalisé et adapté aux besoins spécifiques de chaque patient. Voici un petit tour d’horizon des soutiens diététiques possibles : 

• Consultation individuelle avec un diététicien ou un nutritionniste : Les diététiciens peuvent aider à élaborer un plan alimentaire personnalisé pour répondre aux besoins spécifiques pendant et après le traitement. Lors des consultations individuelles, le diététicien évalue votre état nutritionnel, discute de vos préférences alimentaires, de vos défis et contraintes, et vous propose des stratégies pour améliorer votre alimentation. Ces consultations peuvent inclure des conseils sur la gestion des effets secondaires des traitements, l'augmentation de l'apport calorique et protéique, l'organisation des repas au quotidien, les astuces pour des repas simples, rapides et complets ainsi que l'adaptation des repas en fonction des changements de goût et d'appétit.
• Ateliers de groupe : Participer à des ateliers de groupe animés par des diététiciens peut également être bénéfique. Ces ateliers offrent l'opportunité d'apprendre et de partager des expériences avec d'autres patients. Les sujets abordés peuvent inclure des recettes adaptées, des astuces pour gérer les effets secondaires des traitements et des conseils pour maintenir un apport calorique et protéique suffisant. Les ateliers de groupe favorisent également le soutien mutuel et permettent de créer un réseau de solidarité entre les participants.
• Suivi régulier et ajustements : Le suivi régulier est important pour ajuster votre plan alimentaire en fonction de l'évolution de votre condition et de vos besoins. Cela peut inclure des consultations mensuelles ou bimensuelles pour évaluer les progrès, discuter des difficultés rencontrées et adapter les recommandations nutritionnelles en conséquence.
• En cas d’hormonothérapie au long court : Plus la prise en charge nutritionnelle est faite tôt, au plus on arrive à limiter la prise de poids.
• Et après ? Il est préférable de ne pas relâcher les bonnes habitudes prises une fois la rémission prononcée, en effet, l’alimentation équilibrée est associée à une réduction de 12% du risque global de cancer et prévient les risques de récidive. 

En travaillant avec des professionnels de la santé spécialisés, vous pouvez bénéficier d'un accompagnement complet et adapté à vos besoins spécifiques. Que ce soit par le biais de consultations individuelles ou d'ateliers de groupe, cet accompagnement peut vous aider à maintenir votre poids, à améliorer votre état nutritionnel et à mieux gérer les effets secondaires des traitements. Chez Jinko, nous sommes là pour vous soutenir à chaque étape de votre parcours, pour vous accompagner dans la mise en place de ces bonnes habitudes et vous aider à ne pas oublier que l’alimentation va de pair avec activité physique.

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Activité physique et alimentation : un duo gagnant

L’activité physique adaptée joue également un rôle essentiel pour les patients atteints de cancer. Les recommandations incluent 30 minutes d’activité physique modérée, cinq fois par semaine. L’exercice aide à maintenir la masse musculaire, favorise une meilleure digestion et crée des endorphines (les hormones anti-douleur naturelles). Les oncologues peuvent prescrire des programmes d'activité physique adaptés, dispensés par des spécialistes paramédicaux et des enseignants APA (activité physique adaptée).

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Conclusion

L'alimentation est une composante essentielle du traitement et de la récupération pour les patients atteints de cancer. En adoptant une alimentation adaptée aux besoins en énergie et protéines, en maintenant une activité physique adaptée et en bénéficiant d'un accompagnement personnalisé, il est possible d'améliorer la qualité de vie et de favoriser une meilleure réponse au traitement.  En réalisant un bilan gratuit avec nos infirmières, vous pouvez découvrir les soins de support et les stratégies nutritionnelles les mieux adaptées à votre situation. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul et que de nombreuses ressources sont disponibles pour vous soutenir.

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Sources

• Institut National du Cancer : Qualité de vie et cancer
• Institut Pasteur de Lille : Alimentation et cancer
• Anses : Recommandations nutritionnelles
• PNNS4 : Programme National Nutrition Santé
• Centre international de recherche sur le Cancer (CIRC) : Prévention et dépistage

L'alimentation joue un rôle crucial dans la gestion du cancer. En suivant les conseils de Marie-Noëlle et en utilisant les ressources de Jinko, chaque patient peut trouver le soutien nécessaire pour traverser cette période difficile avec plus de confort et de sérénité.